Appel au secours : Journalistes : à vous de jouer M. le Président !

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Reportage de François Dalla-Riva, carte de presse 49 792

Durant la campagne électorale présidentielle de 2012, les promesses des candidats n’ont pas manqué. Mais certains comme François Hollande ont listé leurs propositions. Ainsi, la question de la protection des sources des journalistes, particulièrement malmenée sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Une fois élu, le nouveau président de la République devait mettre en œuvre ses engagements. Du côté des journalistes, on attend toujours. Les assassinats au siège de Charlie Hebdo accéléreront-ils la discussion d’un projet de loi, rédigé depuis un an et toujours renvoyé ? C’est un nouvel appel au secours étayé de l’approbation de député-es de toutes sensibilités favorables au nom de leurs groupes à ce projet de loi.

 

Monsieur le Président de la République

 

Le 31 juillet dernier, devant le Café Croissant, tous les syndicats de journalistes CFDT, CFTC, CGC, CGT, FO et SNJ, ont salué la mémoire de Jean Jaurès, assassiné 100 ans plus tôt. Vous-même étiez venu vous recueillir au début de cette belle matinée d’été.

Le 31 juillet 2014, les syndicats de journalistes lançaient un appel au président Hollande pour étendre la protection des sources des journalistes (© Pierre Nouvelle)?

Le 31 juillet 2014, les syndicats de journalistes lançaient un appel au président Hollande pour étendre la protection des sources des journalistes (© Pierre Nouvelle)?

Les journalistes professionnels et syndicalistes que nous sommes , nous vous avons lancé un appel. Nous vous disions en substance : si la liberté de la presse est importante pour vous, et nous le croyons, alors faites que votre gouvernement fasse discuter par l’Assemblée nationale puis le Sénat un projet de loi que votre ministre de la Justice, Christiane Taubira a préparé. Ce texte a été soumis à tous les professionnels concernés et a ainsi été amendé. Une de vos anciennes collègues parlementaires, Marie-Anne Chapdelaine, députée de Rennes, a fait un énorme travail pour accueillir tous les intéressés et entendre les remarques et propositions. Et elles étaient légions, car vous le savez, les entraves à la liberté de la presse n’ont pas manqué précédemment; On se souvient des fadettes, des conversations des journalistes espionnées, notamment celles de nos collègues du du Monde, les mise examen…

Ce projet de loi devait venir en discussion à l’automne 2013. C’est ce qu’expliquait en septembre de cette année l,à la députée Marie-Anne Chapdelaine à Jean-François Cullafroz.

 

 

Depuis cette date, plus de débat sur cette question à l’assemblée, comme si ce projet de li avait été jeté aux orties… Pourtant, protéger des sources, documents, carnets d’adresses comme personnes physiques restait plus que jamais une nécessité.

Lors de rendez-vous successifs de septembre à novembre 2013, les journalistes CFDT ont rencontré tous les groupes poltiques de l’Assemblée nationale, et à chaque fois l’avis a été unanime : nous sommes d’accord avec ce projet de loi et nous le voterons.

Du PS à l’UMP: tous d’accord pour voter la loi

Démarrons avec la famille politique dont vous êtes issu : le Parti socialiste. CFDT-Journalistes a choisi Erwann Binet, car on le sait pugnace. le député de l’Isère a été le rapporteur du projet de loi sur le mariage pour tous; Et ce chrétien convaincu, père de famille a dû ferrailler pour voir le texte aboutir. Alors, pour la liberté de la presse et un accroissement de la protection des sources des journalistes, il était pour : écoutez-le, rencontré dans son bureau rue de l’Université à Paris. Propos recueillis par Jean-François Cullafroz..

 

Sur les bancs de l’UMP, le consensus était aussi de mise sur ce texte. Christian Kert, vice-président du groupe UMP n’a pas sa langue dans sa poche. Et sur cette question, pour lui, protéger les journalistes et leurs sources, c’est oui, cent fois oui, devant la caméra de Jean-François Cullafroz.

 

UDI, Parti communiste et Europe écologie les Verts, main dans la main

A l’UDI, en l’absence de jean-louis Borloo, c’est Rudy Salles qui a reçu les journalistes CFDT. Et là encore, les parlementaires de ce groupe étaient d’accord avec le texte. Le représentant du groupe UDI devant la caméra d’Hakima Bounemoura.

 

Marie-Georges Buffet a été ministre et connaît bien les aléas de la présentation d’un texte gouvernemental afin qu’il devienne une loi. Et pourtant, pour elle aussi, après les nombreuses dérives connus dans les années 2000, la discussion du projet et son adoption était une impérieuse nécessité. La porte-parle communiste face à la caméra d’Hakima Bounemoura.

 

Chez EELV, on connait bien les questions de l’infO. D’abord, on est sensible auwx lanceurs d’alerte, et puis dans les rangs des verts, il y a un ancien journaliste, de surcroît journaliste : Noël Mamère. Au nom du maire de Bègles, de ses collègues députés et même sénateurs, la réponse de Pierre Januel était claire. Il répondait aux questions de Jean-François Cullafroz

 

 

Entre Elysée et Matignon, où est le blocage ?

Alors Monsieur le Président, où est le blocage. Le Conseil d ‘Etat a vu le texte et l’a retourné au gouvernement. Ce projet de loi n’engendrera aucune dépense, et de surcroît, il recueille l’assentiment de tous les groupes politiques de l’Assemblée et de l’ensemble des partenaires sociaux;

Où est le problème ? A l’Elysée ? Vos conseillers qui nous ont reçu fin novembre ont juré leurs grands dieux que non ! Chez votre Premier ministre, qui ne voudrait pas voir amputer la raison de la liste des restrictions à ce nouveau droit des journalistes ?

Il y a une semaine, après les attentats terribles de Charlie Hebdo, de Montrouge et de la porte de Vincennes, l’émotion était à son comble. Quatre millions de Français ont crié leur attachement à la liberté d’expression en général et à la liberté de la presse en particulier. Vous même avait rappelé cet impératif tout au long de la semaine comme constitutif de notre démocratie.

Des actes sot nécessaires

C’est maintenant des actes qu’il faut. pour lutter contre le terrorisme bien sûr, pour le prévenir, pour accroître le vivre ensemble national. Et dans ce contexte que des journalistes puissent faire leur métier sereinement, mener des enquêtes en toute sécurité pour eux-mêmes et leurs sources est une question cruciale.

A vous d’agir maintenant, Monsieur le Président.

 

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