
Par Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)

Claude Servy a déroulé toute sa carrière de journaliste à l’écoute du monde. Pendant trente-deux ans, il a décrypté l’actualité nationale et internationale pour alimenter les colonnes des Informations générales au sein des trois quotidiens où il a excellé : La Dépêche démocratique à Saint-Étienne (Loire), le Dauphiné libéré à Grenoble (Isère), puis au sein de l’agence Aigles et du Progrès entre Lyon et Chassieu (Rhône).
A 97 ans, Claude reste, aujourd’hui encore, attentif à l’actualité et aux personnes qui l’entourent, au sein de la maison Les Landiers où il réside à Bron (Rhône). Après Georges Vermard, Jean-Paul Masson, Jean Etévenaux et Gérard Buétas, nous brossons le portrait de ce confrère très chaleureux, heureux de parler d’une profession qui reste chère à son cœur.

Au départ, rien ne destinait le jeune « gaga » né le 7 juillet 1927 dans la quartier stéphanois de Panassa, proche du Clapier à entrer dans la presse et y faire le plus gros de sa vie professionnelle. En effet, après son cursus dans l’enseignement catholique à l’Institution du Sacré-Coeur, puis au Juvénat d’Annonay (Ardèche), son grand-oncle religieux dans la Congrégation de Saint-Basile, voulait faire lui un bon prêtre diocésain.

Journal centriste, la Dépêche démocratique créée à la Libération de Saint-Étienne (Loire) en 1944, allait de pair avec L’Espoir, journal gaulliste, La Tribune qui avait remplacé le très collaborationniste mémorial, et Le Cri du peuple, quotidien du Parti communiste français
(© leprogres.shorthandstories.com)
Mais, en 1946, après deux années préparatoires aux séminaires St Joseph et Saint-Irénée de Francheville (Rhône), il choisit une autre voie, et débute son service militaire en territoire allemand occupé à Offenburg. Après une formation de gradé, il refuse ensuite de s’engager pour cinq ans avec pour destination l’Indochine où débute la guerre.
Après trois ans dans l’import-export, et un engagement en politique au sein des jeunes du Mouvement républicain populaire (MRP) et de Georges Bidault dont il fera la campagne de député, il entre dans la presse régionale. Le chanoine Joseph Dusserre, directeur de l’hebdomadaire catholique diocésain L’Essor, et de François Roux, chef des Informations générales de La Dépêche démocratique, il intègre notre profession.
Claude Servy se souvient…
A 97 ans, Claude Servy conserve l’œil vif et le regard aiguisé sur l’actualité et les personnes qui l’entourent. Entretien avec ce collègue qui a connu les évolutions de la presse régionale en Rhône-Alpes, entre Saint-Étienne, Grenoble et Lyon, et les journaux La Dépêche démocratique, Le Dauphiné libéré et Le Progrès.
Car, parmi les éléments saillants de plus de trente ans de journalisme, il a suivi et parfois subi les effets de la concurrence, de la concentration puis de la séparation de médias aujourd’hui réunis au sein du groupe Est-Bourgogne-Rhône-Alpes.
Lorsque l’on traversé le 20e siècle et parcouru les deux premières décennies du 21e, et que l’on reste un lecteur de la presse régionale, auditeur et téléspectateur assidu, on peut jeter un regard sur les médias actuels. Une critique pointue mais qui reste bienveillante, à l’image de notre confrère, qui a longtemps figuré parmi les responsables de l’Association des journalistes professionnels de Lyon (ex AJPQL).
Il y a deux ans, l’ami Claude a décidé de quitter son logement brondillant, où il vivait veuf, pour gagner un ensemble collectif, l’Ehpad Les Landiers. Là, il participe à différentes instances, notamment concernant la restauration des personnes hébergées et l’animation de ce lieu. Il est aussi un diffuseur de son ex-journal auprès de trois résidents…
(à suivre)
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Journalistes à Lyon (3) : Paul Gravillon, des faits divers à la poésie