Rétro Avignon-off 2025 (2) : Entre cinéma, poésie et théâtre : Avec Pierrette Dupoyet, un hommage à Arthur Rimbaud et Rose Valland

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Dans le grenier de la maison des Rimbaud à Charleville, celle qui a vu grandir le petit Arthur raconte… (©Pierre Nouvelle).

Par Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)

A l’issue des spectacles de Pierrette Dupoyet, on peut continuer à laisser agir la magie en se replongeant dans le texte qu’elle vient d’interpréter pendant un peu plus d’une heure
(©Pierre Nouvelle).

Depuis plus de quatre décennies, Pierrette Dupoyet offre des « seules en scène » où elle brosse des portraits et des parcours les plus divers : Louis Braille, Sarah Bernhardt, Léonard de Vinci, Joséphine Becker, le capitaine Dreyfus, et en cette année 2025 au Festival off en Avignon : Rose Valland et Arthur Rimbaud… La comédienne et metteuse en scène ne craint pas les sujets difficiles, mais qui sont toujours teintés de fraternité et abordés avec courage et grand talent. En juillet 2025, les deux théâtres associés La Luna et Buffon, l’accueillaient au pied des remparts, avant qu’elle ne reparte en tournée sur les routes de France pour dispenser plusieurs pièces de son répertoire.

A un siècle d’écart, le destin d’Arthur Rimbaud et l’aventure courageuse et engagée de Rose Valland témoigne de la même volonté de vivre libre (©Pierre Nouvelle).

Pierrette Dupoyet aime l’histoire et les grands destins. Il n’y a qu’à feuilleter la liste des spectacles qu’elle produit depuis quarante-deux ans en Avignon pour s’en convaincre.

Des grandes figures qui ont traversé l’histoire constituent la toile de fond des « Seules en scènes » qu’elle écrit, puis monte et interprète.

Je n’avais pas encore vu son « Côté Rimbaud » déjà présenté ici au Festival off et, comme à l’habitude, j’ai été comblé. Tout débute dans un grenier, un mois après le décès du grand poète. Celle qui fut sa mère de « cœur » du petit Arthur revisite ses souvenirs de son enfance à sa fin tragique, en passant par son départ de la maison familiale de Charleville.

Le démarrage d’une longue aventure du provincial, de l’Ardenne au cénacle parisien littéraire où Paul Verlaine est déjà auréolé de gloire.

De Charleville à l’Abyssinie, c’est vingt années de la courte vie du poète que revisite Pierrette Dopoyet (©Pierre Nouvelle).

L’horloge rythme le temps dans la soupente, et au gré des objets qu’elle déniche dans le grenier, la comédienne-metteuse en scène déploie le parcours aventurier de celui que son instituteur voyait déjà comme un poète prometteur.

Les Gymnopédies d’Erik Satie accompagnent cette narration que déploie Pierrette Dupoyet avec un brio qui ne se flétrit pas au fil des années. Bravo à la bande-son de Patrick Vincent, et à la création graphique de Irial O’Sullivan.

Avec Rose Valland, c’est un autre parcours héroïque que revisite Pierrette Dupoyet, au cœur de la Résistance parisienne (©Pierre Nouvelle).

A côté de héros masculins et de grands évènements, l’engagement des femmes dans la résistance française à l’occupant allemand n’est pas assez mis en valeur. Aussi, la pièce Les Caisses de la honte est une œuvre artistique bienvenue.

Comme pour Rimbaud, Pierrette Dupoyet magnifie l’esprit d’aventure doublé d’une volonté d’engagement et de patriotisme. Ne pouvant empêcher le rapt d’oeuvres d’art par les Allemands, la conservatrice du Musée du Jeu de paume, référence toutes les pièces pillées et destinées aux dignitaires nazis qui passent par le musée avant de franchir le Rhin.

Sans autre arme que celle de l’esprit, l’ancienne institutrice dauphinoise, sera une actrice très efficace qui permettra de récupérer à la Libération quelque 60 000 œuvres d’art volées aux musées français et aux familles juives.

Quoi de mieux pour présenter le génial inventeur que le Clos Lucé, en val de Loire, pour entrer dans la peau du personnage de Léonard de Vinci ? (©DR/ Nouvelle République).

Après la pause aoûtienne, les spectacles de Pierrette Dupoyet vont continuer à tourner. Notez, d’ores et déjà les prochaines dates du dernier trimestre 2025, avec un retour la période 1939-1945 à Chanceaux le dimanche 31 août 2025 pour L’Orchestre en sursis, samedi 20 et vendredis 26 septembre à Coupvray et Bourg-de-Péage, où elle jouera Louis Braille , pièce qu’elle reprendra le vendredi 10 et Paris 13e, le jeudi 4 et le mardi 9 décembre à Créteil et Pontoise.

Nous n’aurions garde d’oublier son interprétation de Marie Curie le vendred10 octobre à Amiens, puis Au nom de, le jeudi 20 novembre à Château-Renault dans une pièce consacrée à la maltraitance des enfants, ni la clôture de l’année du 20 au 30 décembre, pour un retour deux ans après sa dernière prestation à Amboise au Château du Clos Lucé où à vécu Léonard de Vinci, et où elle lui rendra à nouveau hommage.

(à suivre)

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