Par Jean-François Cullafroz, journaliste honoraire carte de presse 49272
La 6e conférence des métiers du journalisme s’est tenue les 1er et 2 octobre à Paris. Plus d’une centaine de personnes était réunie durant ces deux journées dans l’amphithéâtre Maurice Fleuret du Conservatoire nationale de musique et de danse dans le quartier de la Villette à paris. Professionnels. Journalistes salariés, patrons de presse, enseignants et responsables des écoles de journalisme, étudiants, observateurs de la profession ont pu s’enrichir, réfléchir et dialoguer sur l’avenir de métiers percutés par les réseaux sociaux et nouveaux outils de communication. Retour sur cette initiative.
La 6e conférence des métiers du journalisme (CNMJ) s’est tenue les 1er et 2 octobre à Paris. Plus d’une centaine de personnes était réunie durant ces deux journées dans l’amphithéâtre Maurice Fleuret du Conservatoire national de musique et de danse dans le quartier de la Villette à Paris. Professionnels. Journalistes salariés, patrons de presse, enseignants et responsables des écoles de journalisme, étudiants, observateurs de la profession ont pu s’enrichir, réfléchir et dialoguer sur l’avenir de métiers percutés par les réseaux sociaux et nouveaux outils de communication. Retour sur cette initiative dont la cheville ouvrière est le sociologue de médias Jean-Marie Charon entouré d’une équipe. Jean-Marie Charon est l’auteur d’un rapport sur la presse et le numérique remis à la ministre e la Culture en juin 2015.
La sociologie et l’histoire pour éclairer les mutations
Denis Ruellan, professeur d’université à Paris1 Panthéon-Sorbonne fait partie depuis la rentrée 2015 de l’équipe enseignante du Celsa (Centre d’études littéraires et scientifiques appliquées),une des quatorze écoles de journalisme reconnue par la profession (syndicalistes journalistes et patrons de presse).
Sociologue mais aussi historien, Denis Ruellan est intervenu jeudi 1er octobre, pour parler des frontières dans l’histoire du journalisme. Il précise ce que sont ces frontières et de quelle manière elles modifient la profession.
La question des réseaux sociaux et des nouveaux outils qui se mettent en place est sans doute le défi le plus aigü que doivent affronter les journalistes, les rédactions, les patrons de presse et responsables des médias en général. Des relations vécues souvent sous un mode complexe et parfois contradictoire, mais la plupart du temps aigre-doux.
Valérie Jeanne-Perrier est, elle aussi, Enseignante et chercheuse au Celsa, Ecole des hautes études en sciences de la communication et de l’information (Université Paris-Sorbonne). Elle a étudié de près l’aventure du couple que forment lecteurs-usagers des médias et journalistes. Pour elle, après un temps d’apprivoisement (fiançailles), journalisme et réseaux sociaux ont uni leurs destins (mariage), avant de tomber dans le désenchantement, puis un réengagement. Après l’aventure de journalistes pionniers, ce réengagement vit de nouvelles phases fortes, qui conduisent la profession à élaborer de nouvelles règles éthiques face aux contraintes fortes qu’engendrent les outils gestionnaires des réseaux sociaux.
Elle précise en quoi nouveaux outils (Instagram, Périscope) et réseaux sociaux (Facebook, Twitter…) peuvent avoir un effet positif pour la diversité et le pluralisme de l’information. Mais aussi, compte tenu de flux d’images en direct (live) et en continu, elle souligne les impératifs déontologiques nouveaux qui devraient conduire la profession de journaliste.
Quelles conséquences pour les journalistes en poste … ?
La question des réseaux sociaux et des nouveaux outils qui se mettent en place est sans doute le défi le plus aigü que doivent affronter les journalistes, les rédactions, les patrons de presse et responsables des médias en général. Car aujourd’hui, il y a les journalistes professionnels, et une multitude de contributeurs (témoins d’événements ou experts) qui peuvent venir enrichir le creuset des informations.
En Grande-Bretagne, cette question a été abordée de front depuis une décennie. Ainsi, dans la grand quotidien londonien de gauche, The Guardian, la rédaction a été organisée pour utiliser au mieux Facebook, Twitter afin d’intensifier la relation avec les lecteurs. Jon Henley, qui a été correspondant pendant dix ans de ce journal à Paris, revient sur l’histoire des réseaux sociaux dans sa rédaction. Il souligne comment la profession change sous l’effet des réseaux sociaux et des nouveaux outils. Avec à la clé de fortes répercussions, positives pour l’emploi et négative sur les conditions de travail.
Et les 37 000 journalistes français déjà dans le métier, que peuvent-ils tirer de ces réflexions ?
Quels enseignements aussi pour les responsables syndicaux, qui sont engagés au quotidien au service de leur collègue ? Point de vue de Jacqueline Papet, secrétaire générale de la CNMJ, ancienne rédactrice en chef à RFI, et militante de la CFDT-Journalistes.
… et pour les étudiant-e-s qui entreront dans la carrière ?
Un nombre important d’étudiants des centres de formation au journalisme ont participé à cette 6e Conférence nationale des métiers du journalisme, écoles reconnues ou non par la profession. C’est le cas de Rouguyata Sall.
Après des études de biologie, quatre années d’expérience professionnelle dans l’industrie agro-alimentaire, elle s’est lancée dans la voie du journalisme. En huit mois intensifs, elle va recevoir une formation consistante qui lui permettra d’affronter les difficultés d’une profession aux métiers diversifiés. Pour mener à bien cette démarche qui lui tient à cœur depuis toujours, elle bénéficie aussi de l’approche du journalisme qu’elle a déjà engrangée dans la cadre du Bondy Blog.
Comme pour les éditions précédentes, cette 6e Conférence nationale des métiers du journalisme (CNMJ) feront l’objet d’Actes qui seront publiés en 2016. En attendant, le site Internet de la CNMJ livre des informations sur les débats des 1er et 2 octobre 2015.
Une édition 2020 de prévue ? 😮
édition 2021 : le 4 mai