
Par Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)

(©Pierre Nouvelle).
Au 3e jour de la préparation, la pâte a levé… et il temps de mettre le feu en route. A 7h30, ils sont cinq autour de l’âtre du four banal du hameau de La Rochette (Fontcouverte-La Toussuire), et ils le garnissent de bûches. A 10 heures, lorsque le mur du four a blanchi, on peut enfourner, et une heure et demie plus tard, sortiront des miches et quelques flûtes bien blondes. Récit d’une matinée de labeur et d’amitié.

Tout a démarré deux jours plus tôt par la préparation du levain, puis le lendemain, la préparation des pâtons. Un jour plus tard, c’est dans la vieille chapelle que se finalisent les boules et flûtes de pain.
Sur la base de la pâte pétrie la veille, toute l’équipe des bénévoles de l’association Bien vivre à la Rochette s’active pour la confection de la fournée qui va passer dans l’âtre.
Sous nos latitudes, le pain est l’aliment le plus connu de l’homme. L’aliment de base, qui, lorsqu’il vient à manquer, sert de prétexte aux révoltes sociales.
Ce pain loué par les poètes, comme Victor Hugo ou Pablo Neruda, devient affaire commune une fois l’an dans ce hameau mauriennais. Aventure d’un collectif heureux de se retrouver. Cheminement aussi familial, car beaucoup viennent avec leurs enfants ou petits-enfants, comme chez les Laurent, dont Pierre, le, papy sert de guide et conducteur…

A 10 heures, le four a chauffé, et sa paroi intérieure très blanche atteste que l’on a atteint les 250°, comme le confirme le thermomètre digital dont s’est équipé l’association Bien vivre à la Rochette.
En digne successeur de son frère, Thomas peut enfourner…
Arnaud habite tout près du four banal. Quelques fois l’an, il active ce vestige du patrimoine communal. Il est donc tout naturel que celui qui est aussi vice-président de l’association, soit aux manettes le jour de la fête du pain.
A son tour, il sort boules et fûtes de pain.
Fabien fait aussi partie de l’équipe. Mais, cette année, pris par son travail dans le four des aciéries de la vallée mauriennaise, il n’a pu être de l’équipe de cuisson.
L’après-midi, au moment de la fête, il rappelle en quoi cette initiative annuelle est attendue par les habitants et participe à maintenir des relations de proximité.
(à suivre)
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La-Rochette-Fontcouverte en Savoie (3) : La fête du pain 2025, un partage convivial