Par François Dalla-Riva
Dans le Rhône, des retraités CFDT viennent de lancer un chantier de recherche historique sur l’action de la CFDT dans l’agglomération lyonnaise et dans le Rhône en mai-juin 1968. Témoignages oraux et écrits, photos, films et documents écrits de toutes natures (tracts, affiches, journaux) sont collectés. Recherche sur la mémoire qui peut aider à éclairer le présent et les actions syndicales futures. Explication sur cette démarche avec Claude Milly, ancien ouvrier de Berliet-Vénissieux, aujourd’hui retraité, qui fut un acteur de la période.
En 1968, la CFDT fraîchement déconfessionnalisée (elle était passée de CFTC à CFDT en 1964) a tenu une place originale dans les mouvements sociaux qui ont émaillé ce printemps-là. Les idées d’un socialisme à visage humain faisaient leur chemin au sein de cette centrale syndicale (elles seront adoptées au congrès de 1970 avec la planification démocratique), et l’autogestion était une référence phare, en lien avec ce qui se passait alors dans la Yougoslavie de Tito.
La proximité entre le syndicalisme étudiant avec l’Unef et le mouvement politique avec le PSU a marqué l’action de la CFDT dans cette période. Cela fut évidant à Paris avec le meeting politique autour de Pierre Mendès-France au stade Charléty, et encore plus à Lyon, où durant toute la grève des salariés de la presse régionale, CFDT, PSU et Unef publièrent ensemble pendant un mois et demi un journal quotidien, le Journal du Rhône.
Conditions de travail et droit syndical des salariés
Mai 68 avait été préparé par de nombreuses grèves qui se sont déroulées dès 1967, notamment sur la question du travail à la chaîne, des cadences et des conditions de travail. Aussi durant les deux mois du mouvement, dans les entreprises, la CFDT fut attentive à ces questions, et misa sur les réactions que les salariés pouvaient apporter, en défendant la reconnaissance du syndicalisme au sein même des ateliers, des bureaux et des administrations. A côté des augmentations de salaires, principalement défendues par la CGT lors des négociations de Grenelle, la CFDT obtint la reconnaissance de la section syndicale d’entreprise.
Photos, films, tracts, affiches sont recherchées
Alors que se profile le 50e anniversaire des mouvements sociaux de mai-juin 1968, des retraités qui ont été acteurs de ces événements, ont entamé sous l’égide de la CFDT un chantier de recherche historique. Pour toute information sur ce travail conduit avec des universitaires, on peut joindre Claude Milly (06 33 13 62 33) et Jean-François Cullafroz (06 07 94 76 65).
Claude Milly était ouvrier chez Berliet à Vénissieux et a participé à l’ensemble du mouvement social. Il explique pourquoi la CFDT entame ce travail sur son histoire récente dans le département du Rhône.
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