Par Jean-François Cullafroz- Dalla Riva , journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)
Avec l’annonce du confinement puis à sa sortie, la promesse de reconnaissance des métiers de service a été faite par le président de la République. Pourtant, entre les déclarations d’Emmanuel Macron et les positions de sa majorité et les députés LREM, il y a manifestement un fossé criant d’injustice. C’est le fil rouge du film « Debout les femmes ». Entre l‘hémicycle de l’Assemblée nationale et la vie de province, dans le cadre d’une Mission parlementaire, le député insoumis François Ruffin et son collègue LREM Bruno Bonnel sont allés à la rencontre de femmes de ménage, auxiliaires de vie sociale, assistantes maternelles et autres aides-ménagères… « Debout les femmes » est un documentaire qui suscite l’émotion et l’adhésion à la cause des femmes, et qui devrait déboucher, si les parlementaires avaient un cœur et étaient de bonne foi.
Son discours à la tribune de l’Assemblée nationale avait circulé et il m’avait impressionné.
La face cachée de l’Assemblée nationale
Qu’un jeune parlementaire puisse renvoyer à la face de ses collègues la réalité vécue au sein même des immeubles législatifs, voilà qui ne manquait pas de panache. » Vous savez à quoi on reconnaît un riche ? C’est quelqu’un qui ne nettoie pas ses toilettes lui-même. Et le plus souvent, c’est une femme, précaire, qui le fait », interrogeait-il, évoquant sa rencontre le matin-même avec une femme de ménage, à la porte de son studio au 101 de la rue de l’Université, dans un des bâtiments parisiens de l’Assemblée nationale.
C’était le 8 mars 2018, jour-anniversaire des droits des femmes, et il défendait la proposition de loi du Parti communiste français sur la précarité des femmes.
Des professionnels des médias fiers de leur engagement
Bien sûr, journaliste, je suivais l’aventure de Fakir, le mensuel qu’il avait lancé, s’écartant volontairement des chemins classiques qui le révoltaient, dès sa sortie du Centre de formation des journalistes (CFJ) de Paris.
Alors, témérité, aventurisme… ? Pas du tout ! François Ruffin, comme son camarade Gilles Perret sont des hommes d’engagement. Expert en médias, ils mettent leur professionnalisme au service des personnes « sans voix ». Ainsi, Gilles Perret a-t-il réalisé Walter, retour en résistance, Les Jours heureux, L’Insoumis, J’veux du soleil, un travail collaboratif avec François Ruffin, lui-même auteur de Merci Patron !, avec qui il signe Debout, les femmes !
Des témoignages vrais et émouvants
Gilles Perret et François Ruffin ne font pas dans le larmoyant. Faire pleurer les chaumières n’est pas leur tasse de thé, mais ils savent toucher le cœur en livrant des moments de la vraie vie, celle de femmes qui multiplient au quotidien des emplois précaires pour atteindre 800 euros par mois.
A la sortie de la salle 8 du cinéma lyonnais Comoedia, l’émotion était sensible dans les propos des personnes interviewées. A commencer par Claire, une professionnelle du secteur des métiers de service.
Pour Gérard, c’est un sentiment de contentement qui dominait avec un encouragement aux deux réalisateurs du film.
Gwendoline a pleuré à la vision de certains témoignages, mais pour cette jeune femmes, ce sont de bonnes larmes qui incitent à l’action pour que ces situations d’injustice soient abolies.
Anka et David sont venus en couple visionner le film de François Ruffin et Gilles Perret. Eux-aussi sont sur le mode de la révolte.
On discutait fort, sur le trottoir, devant le multiplexe Comoedia où l’on honore les films de qualité souvent ignorés des grands circuit. Trois copains : Raphaël, Florent et Raphaël, échangeaient sur le documentaire qui, eux-aussi les avait frappés.
Ils ont accepté de livrer leurs réactions, ne négligeant pas de parler des débouchés politiques, et des façons multiples de l’engagement pour changer la société.
Pour conclure ce « papier », je me suis hasardé à livrer, à chaud et modestement, un message à mes collègues François et Gilles.
Merci à vous amis !
Retrouvez une interview croisée de Gilles Perret et François Ruffin avec des extraits du film, sur Blast, le nouveau média indépendant.
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