Par Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).
S’il était débutant, on dirait qu’il a réussi son examen de passage en composant l’opéra Gracchus Babeuf ou la Conjuration des égaux. Mais pour le musicien professionnel qu’il est depuis plus de cinquante ans, Pierre Vallin a confirmé son talent, samedi 14 décembre 2025, au théâtre de Givors, avec la diversité de sa palette musicale, et l’ampleur de ses talents qui l’ont conduit à créer cet opéra en coopération avec la librettiste Sylvie Truche et Christian Michon, chef de chœur de la Chorale populaire de Lyon.
Raconter la répression dramatique d’un mouvement précurseur du communisme, et qui entendait incarner dans les faits la vertu égalitaire portée par la Révolution française, n’était pas chose facile. D’autant que les inégalités sociales, qui ne s’étaient pas résorbées après quatre années de révolution bourgeoise, restent d’une brûlante actualité en 2025.
Une ample distribution…
En attendant, au terme de deux heures et demie de spectacle, Pierre Vallin a accepté d’expliquer sa démarche artistique, qui puise sur le fond du propos dans une tradition militante familiale.
Avec près de soixante choristes (Choeurs De Givors et Chorale Populaire de Lyon), un petit orchestre symphonique et un ensemble de cuivres, sans oublier six solistes, l’initiative était ambitieuse pour des formations aux moyens matériels limités.
Et elle a été réussie avec brio pour les deux premières représentations du samedi 14 décembre 2025.
La composition de Pierre Vallin a su marier différents styles musicaux (baroque, romantique et même très moderne avec un accent de guitare électrique. Cette marque d’un talent forgé au fil de six décennies de pratique musicale, s’est alliée à l’ardeur créatrice de Sylvie Truche, qui a introduit une histoire d’amour déçu pour pimenter l’aventure tragique de révolutionnaires utopistes.
… menée par un chef d’orchestre talentueux
Dimanche 15 décembre, une nouvelle interprétation de cet opéra a encore eu lieu à 15h30, toujours au théâtre de Givors. Avec au cœur de la narration, la décision du Directoire dirigé par Lazare Carnot de faire condamner le journaliste Gracchus Babeuf, le poète Sylvain Maréchal et leurs amis de la Conjuration des égaux, qui voulaient que les idéaux de justice sociale entrent dans les faits.
Au terme de deux heures et demie de spectacle, Pierre Vallin a accepté d’expliquer sa démarche artistique, qui puise sur le fond du propos dans une tradition militante familiale.
On ne soulignera jamais assez le talent de cette troupe de plus de soixante-dix personnes, composée de chanteurs amateurs de deux chorales et de musiciens professionnels alliant jeux de cordes et éclats de cuivres. A souligner aussi les deux années durant lesquelles Pierre Vallin, compositeur et chef des Chœurs de Givors, et Christian Michon, chef de la Chorale populaire de Lyon se sont employés à préparer les choristes.
A ne pas oublier les musiciens de l’ensemble Jeu de cordes (cordes, vents et percussions) et les solistes Gaëlle Alix et Magali Vallin (soprano), Léa Mafille (mezzo-soprano colorature), Aurel Barré (ténor), Giulio Foresto et Christian Michon (baryton).
Il nous faut encore souligner les habits d’une belle diversité de couleurs de Denise Crouzet, costumière professionnelle, par ailleurs soprano au sein des Chœurs de Givors
Maintenant, c’est en 2026 au théâtre L’Astrée à Villeurbanne (Rhône) que ceux qui ont raté ces représentations pourront se rattraper… Notez la date du mardi 13 janvier à 20h30 et le lieu : 6 avenue Gaston Berger, campus de la Doua, 69100 Villeurbanne.
Réservations : https://billetterie-astree.mapado.com/et 04 72 44 79 45.
(à suivre)
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