
(© Pierre Nouvelle).
Par Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).

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Bernard Comte nous a quittés le 4 novembre 2025 à l’Ehpad Les Amandines, dans son quartier de Lyon 5e. Il a partagé son adhésion syndicale à la CFTC puis à la CFDT, avec Madeleine, ancienne professeur d’histoire au Lycée public Saint-Just. Leurs engagements ont débuté à Paris, au sein de l’aumônerie de l’École normale supérieure, dont ils étaient tous deux élèves, et se sont poursuivis durant toute leur vie de pédagogue, de citoyen et de chrétien.

La simplicité, le souci du dialogue et du compromis de Bernard se sont notamment illustrés en mai-juin 1968 à Lyon. Il fut un médiateur persévérant entre les étudiants, l’administration universitaire et rectorale voisine et même avec tes collègues. Car, au Sgen-CFDT auquel il appartenait, tout le monde n’était pas prêt à faire la révolution, ni à céder un tant soit peu des prérogatives des mandarins.
Comme Madeleine dans son établissement de jeunes filles, le jeune maitre-assistant qu’il était, a dû ferrailler pour que la fac évolue. Et sur ce terrain, comme en d’autres occasions, la CFDT, comme la Paroisse universitaire et les Jésuites tel le Père Fraysse, l’ont aidé dans sa réflexion et sa détermination militante.
En lien avec le monde ouvrier

En 1968, en couple, ils ont été alimentés par les nouvelles du département. Suzette Rata, la grande copine de Madeleine, connue à Normale Sup, vivait alors en permanence au siège de la CFDT, au 12 rue Saint-Polycarpe, et elle les tenait au courant du mouvement et de la situation dans les boites occupées : Berliet, la Rhodia, Rhône-Poulenc, les petits ateliers de la métallurgie de Gerland ou de Villeurbanne, les grands magasins du centre de Lyon.
De cette vie ouvrière, ils ont fait leur, et Bernard, sur les quais du Rhône puis à Sciences-Po, en a tenu compte en préparant la réforme de l’enseignement : les cursus étudiants comme le fonctionnement de l’université.

Chrétien de gauche, il a eu le souci de transmettre avec une pédagogie bienveillante, comme Madeleine le fit, lors de nos premiers colloques historiques sur la CFDT, notamment en 2014 à l’ENS de Lyon-Gerland. Et lui, dans leur petit entretien dans votre appartement de Lyon 5e, m’a fait don de documents à transmettre aux Archives départementales du Rhône et de la Métropole.
Dans d’autres engagements, Madeleine et Bernard ont partagé, avec la CFDT la lutte pour la justice et un monde meilleur, le combat contre les discriminations, l’antisémitisme et le racisme. Son travail de recherche, principalement sur la Résistance chrétienne au nazisme, le régime de Vichy et le personnalisme du philosophe Emmanuel Mounier en ont témoigné.
La CFDT du Rhône (retraités et interprofessionnelle) a adressé ses sincères condoléances à Anne-Marie et Françoise, les filles de Bernard Comte, à Jules, son gendre et David, Lucas et Chloë, ses petits-enfants.