Par Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).
Le réalisateur Hakob Melkonyan raconte un peu de son histoire (© DR/ olivia_borne_alca_nouvelle-aquitaine)
En ce mois de novembre 2025, la Maison de la culture arménienne à Vienne (Isère) offre deux rendez-vous sous la forme d’une projection de film et l’autre par une recommandation de lecture. Le film « Nous étions frères », du réalisateur Hakob Melkonyan projeté dimanche 16 novembre, est un voyage à travers quatre pays : l’Arménie, la Géorgie, la Russie et l’Ukraine. Il confronte l’histoire de la Seconde Guerre mondiale avec la réalité d’aujourd’hui dans ces ex-républiques soviétiques. Le livre « N’oublie pas notre Arménie » de notre confrère
Yahia Belaskri raconte aussi un périple, celui de Maritsa et de Burak, son père depuis Adana, où sont perpétués les massacres précurseurs du génocide des Arméniens, vers Alep, puis en caravane jusqu’à Samarcande et toujours plus loin vers l’est.
À l’automne 2007, Hakob a 23 ans. Il vient d’être mobilisé pour défendre son pays contre une attaque de l’Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh. Cette région montagneuse du Caucase, située près de la frontière arménienne, est à nouveau le théâtre de violents affrontements entre les deux pays.
Le jeune homme se prépare à rejoindre le front depuis sa ville de Getazat et « prend d’instinct » sa caméra. Inséparables depuis plusieurs mois, c’est au cœur du conflit qu’elle s’impose comme une évidence aux yeux du soldat. « Je me suis posé quelques secondes pour la regarder. Elle était sagement posée à côté de la kalachnikov. À cet instant, j’ai décidé de changer d’arme. »
En 2017, Hakob Melkonyan réalisateur arménien installé à Limoges (Haute-Vienne), reçoit par la poste un document extraordinaire : le carnet de guerre de son grand- père. Mobilisé en 1941 dans l’armée soviétique, celui-ci avait tenu son journal pendant deux ans. Bouleversé par le récit de cette aventure, Hakob décide de partir sur les traces de son grand- père.
Le film « Nous étions frères » est un voyage à travers quatre pays : l’Arménie, la Géorgie, la Russie et l’Ukraine. Il confronte l’histoire de la Seconde Guerre mondiale avec la réalité d’aujourd’hui dans ces ex-républiques soviétiques. Devenues indépendantes après la chute de l’URSS, elles sont désormais déchirées par de nombreux conflits meurtriers : en Arménie, en Géorgie et en Ukraine.
Marqué par la guerre, Hakob partage ses souvenirs douloureux et lumineux, quand, le temps d’un instant, il se donne le droit de changer sa destinée.
Le film sera projeté dimanche 16 novembre à 16 heures à la Maison de la culture arménienne de vienne :
« N’oublie pas notre Arménie » est le Libre du mois proposé par la Maison de la culture arménienne à Vienne en coopération avec la librairie Lucioles. Ce roman raconte aussi un périple, celui de Maritsa et de Burak, son père depuis Adana, où sont perpétués les massacres précurseurs du génocide des Arméniens, vers Alep, puis en caravane jusqu’à Samarcande et toujours plus loin vers l’est.
« N’oublie pas notre Arménie » est le vingt-troisième ouvrage (romans et nouvelles) de Yahia Belaskri.
Après des études de sociologie, il travaille dans les ressources humaines dans plusieurs entreprises algériennes, puis se tourne vers le journalisme. Un an après les événements du 5 octobre 1988 en Algérie, il vient s’installer en France. Il y devient journaliste à Radio France internationale (RFI) et écrit de nombreux articles et contributions diverses sur les relations entre la France et l’Algérie, l’immigration, le dialogue des cultures dans le bassin méditerranéen. Il participe ainsi à de nombreux ouvrages collectifs. Il a écrit des romans, nouvelles et essais dont ce roman paru en 2025.