
Par Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).

(© Pierre Nouvelle). 
Comme elle le fait plusieurs fois par an, l’association AP 2800 met sur pied des voyages touristiques avec son autorail bleu pour des circuits dans le sud de la France. Samedi 25 octobre 2025, les associations Cutpsa et AuterVR étaient invitées par leurs ami.e.s lozériens parmi 150 autres participants à ce Train bleu du Sud qui a cheminé pendant une journée entre les départements de la Lozère, de l’Ardèche et du Cantal. Nous étions dans ce convoi. Récit et entretien avec des voyageurs-euses.

(© Pierre Nouvelle).
Le train ronronnait depuis 5h30 dans son hangar. deux heures plus tard, après avoir manoeuvré, il entrait sur la voie 2 de la gare de Langogne. C’est une formidable ola qui les trois voitures de l’autorail nommé Train bleu du Sud.
Ces voyages ne sont pas une affaire commerciale, mais uneaventure amicale et associative animée par un groupe de bénévoles passionnés. Dans cette bande, Michel Hourdier est le coordonnateur incontournable. Cet ancien chef de cuisine reconverti dans le rail depuis de nombreuses années accueille les voyageurs-euses sur le quai.
Nul doute que cet almateur de bonne chère a impulsé l’idée d’aller goûter à l’aligot, où pommes de terre et Cantal, un fromage confectionné dans les burons auvergnats fait bon ménage.
Pierre est un passionné de train et ne voulait pas rater ce Train de l’Aligot. Il est tout spécialement venu de Saint-Louis, une commune du département du Haut-Rhin dans la région Alsace. Une collectivité où le transport ferroviaire est mis à l’honneur.
AP 2800 ne séduit pas que les touristes avec ses propositions de voyage. Pour cette expédition entre gorges de l’Allier, plateau de la Margeride, rebord de l’Aubrac et vallée de la Truyère, des habitant.e.s de la Loz-re ont aussi embarqué le 25 octobre 2025.
Après avoir franchi la rivière Allier et le Chassezac; le train grimpe doucement vers le col de l’Arzelier. Là, à 1 215 mètres, la ligne est plus haute que la gare de Briançon, précise Joël Gessel, un des bénévoles d’AP 2800, qui commente le parcours.
Une des voyageuses présente se souvient des années où laneige était bien présente, lorsque le train qui allait vers La Bastide-Puylaurent et Mende devait ouvrir la voie avec une lame de chasse-neige.
On ne soulignera jamais assez la beauté de ce voyage avec les paysages de planèze basaltique traversés, les petites brumes s’élevant sur les plateaux, les forêts automnales que ne pénètre pas la voiture.
Après l’abandon des trains animés SNCF des années 1980, et les tentatives de fermeture de lignes, AP 2800 a contribué à vivifier ces lignes lozériennes, de l’Aubrac et des Cévennes où la SNCF a raréfié les circulations de trains de voyageurs pourtant indispensables à la population, pour relier Clermont-Ferrand et Mende à Montpellier et Béziers.
Rien d’étonnant que les riverains de la ligne Mende-Neussargues qont aux anges quand les trains d’AP 2800 empruntent le parcours. C’est le sentiment qu’exprime un habitant de Garabit, fier de résider près du viaduc, chef d’oeuvre d’architecture conçu par Léon Boyer et réalisé par Gustave Eiffel.
(à suivre)
Notre prochain article :
Trains de voyageurs en Rive droite du Rhône (4) : avec AP 2800 une aventure associative qui pourrait faire se rencontrer les trains occitans et auralpins à l’automne 2026