Par Jean-François Cullafroz-Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).
Du 14 au 19 janvier 2025, le temple de la paroisse protestante lyonnaise Lyon-Terreaux situé de la rue Lanterne a accueilli la pièce de théâtre musical Moi, Georges Nossent, prisonnier de guerre. Retour sur le spectacle écrit et monté par Gilles Champion, et appelé à des représentations dans d’autres lieux. Extraits du spectacle et entretien avec des actrices et choristes.
Le lieu de représentation n’était pas innocent. En effet le temple lyonnais de la rue Lanterne est un des sites cultuels de l’Eglise protestante unie de France. De surcroît, c’est aussi qu’ici le 14 juillet 1940, le pasteur Roland de Pury lançait du haut de la chaire un appel à résister au maréchal Pétain et au Régime de Vichy et de l’État français.
C’est ici qu’a été relaté un parcours très émouvant que narre la pièce écrite par Gilles Champion Moi, Georges Nossent, prisonnier de guerre.öÉmotion tangible au fil des dizaines de lettres échangées pendant cinq ans entre Georges et son épouse Fernande.La représentation est d’autant plus sensible qu’elle plonge dans le quotidien de ce troufion de base, prisonnier avec des officiers, dont le général Giraud, dans le fort allemand de Konjgsberg en Saxe, au-dessus de l’Elbe. Poignante aussi car elle se conclut avec le retour dans le département de la Drôme sur la tombe de son aimée, morte pendant sa captivité.
Libre de leurs mouvements dans leur oflag, stalag ou ferme, et les villages voisins, mais prisonniers de fait, près de deux millions de soldats français, ont enduré les affres de la séparation, avec des nouvelles erratiques de leurs familles.
Issus d’une France encore très chrétienne, ces détenus à l’air libre se retournait vers la religion et la prière. C’est la raison des psaumes de Bach qui émaillent le spectacle.
Brigitte Rolin, choriste et habituée des chœurs a préparé les acteurs aux cantiques de Bach qui étayent la pièce. Elle rappelle que le prisonnier Georges Nossent était membre d’une famille catholique, et que sa foi lui a été d’un grand secours moral.
Elle salue le choix judicieux des chorals du grand musicien de la Réforme protestante, par l’auteur et metteur en scène Gilles Champion.
C’est vers le Christ-Jésus que de nombreux détenus jetaient leur regard emplis de supplication. En plein accord avec la tradition biblique des psaumes et du peuple d’Israël en déportation à Babylone.
Josiane Champion-Magne, la participation à ce spectacle revêt une importance notable.
D’abord, parce que c’est son fils par ailleurs comédien dans le spectacle, qui a retrouvé les lettres écrites par son arrière-grand-père, et puis aussi car c’est son époux qui a écrit le texte puis l’a mis en scène.
Être compagne et comédienne d’un artiste n »‘est pas toujours facile, mais cela procure beaucoup de joie? Elle en témoigne.
Moi, Georges Nossent, prisonnier de guerre n’est pas un spectacle doloriste, mais plutôt un appel à un avenir meilleur au terme de situations difficiles.
Au final, l’Hymne à la joie traduit bien l’ouverture européenne à la réconciliation entre deux peuples qui se sont longtemps combattus.
Les descendants des prisonniers de guerre français ont hérité de la mémoire de leurs aïeux qui a ensuite marqué leur vie.
C’est le cas de Paul Raveaud, dont le père a vécu cette tragédie méconnue et qui pourtant, a touché près des millions d’hommes et de leurs épouses, enfants et familles qui ont vécu pendant six Noëls successifs.
Il livre son impression sur le spectacle auquel il a assisté, en insistant sur al camaraderie qui pouvait unir les prisonniers, l’absence, l’inquiétude et le retour vers la religion.
Il explique sa motivation pour créer une association d’enfants de prisonniers et les buts assignés à ce collectif en France comme en Allemagne, avec le développement d’une solidarité dans le témoignage et d’information, et la création d’une exposition qui sera visible à Lyon durant 2025..
Après cette première semaine de représentation lyonnaise, le spectacle est appelé à tourner.
Les prochaines dates sont les suivantes : samedi 1er février 2025 20 h à Sathonay-Camp (Rhône), jeudi 17 avril à 20 heures au Cercle des armées (Quartier Général Frère) ) Lyon 7e, jeudi 8 mai 2025 16 h théâtre de Oyonnax (Ain), vendredi 9 mai 2025 20 h théâtre de Boège (Haute Savoie), samedi 10 mai au Palais de la Mutualité à Lyon, vendredi 16 mai à 20 heures à Vernaison (Rhône).
A confirmer : dimanche 29 juin 16 heures à Cailloux-sur-Fontaine (Rhône)
En projet, une tournée en Allemagne à Francfort, Leipzig et Dresde la semaine du 18 au 26 octobre avec représentations les lundi soir, mercredi soir et vendredi soir (dans chaque ville).
Plus de renseignements : compagniegj@gmail.comet06 32 17 10 20