Journées du patrimoine 2021 : en passant par les chapelles (1)…

Posté le par dans Coup de coeur

Par Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)

« Le patrimoine pour tous » était, en France, le thème de l’édition 2021 des Journées européennes du patrimoine (© DR).

Les 38e journées européennes du patrimoine se sont déroulées les 18 et 19 septembre 2021. Une belle occasion pour lier balades, promenades et découvertes du patrimoine sous toutes ses formes et dans tous ses états. Au fil d’une randonnée récente, nous avons découvert l’ancienne église Saint-Pierre à Vienne (Isère) transformée en Musée lapidaire, puis, traversant le fleuve Rhône, nous avons parcouru une rétrospective des œuvres du plasticien Yves Olry dans la chapelle Saint-Pancrace dans le quartier des Bans à Givors (Rhône). Au delà de ces deux journées rituelles, les visites méritent d’être poursuivies pendant toute l’année.

A Ampuis (Rhône), l’église rénovée il y a deux ans est un bel ouvrage d’art, qui n’attend plus que le retour d’un orgue rénové (© Pierre Nouvelle).

Dans l’Hexagone, plusieurs centaines d’églises et de chapelles étaient largement ouvertes à la visite durant les 38e Journées européennes, sous le signe du « Patrimoine pour tous », les 18 et 19 septembre 2021.

En plus de l’architecture initiale des bâtiments : romane, gothique ou contemporaine, un certain nombre d’entre elles proposaient des œuvres d’artistes. Et il n’est pas besoin de rejoindre l’église Notre-Dame-de-Toute-Grace du Plateau d’Assy (Haute-Savoie), véritable joyau de l’art moderne, pour s’émerveiller avec les peintures de Maurice Der Markarian dans l’église des Roches-de-Condrieu ou celles de Claude Rutault à Saint-Prim (Isère).

Grâce à la Commission d’art sacré du diocèse de Lyon, un livre publié par les éditions lyonnaises Lieux Dits, recense les œuvres d’art réalisées par des prêtres (© DR).

Les édifices religieux en activité étaient accessibles comme des églises ou chapelles désaffectées pour le culte, mais toujours propices à la culture.

Un état pitoyable et indigne

C’est le cas du Musée lapidaire de Vienne (Isère) qui n’est autre que l’ancienne église Saint-Pierre, désaffectée à la fin du 19e siècle. Construite au 5e siècle de notre ère, elle est une des plus ancienne de France, qui devient ensuite le siège d’un monastère et adopta le style roman.

Au bord du Rhône, non loin de la cathédrale, l’église Saint-Pierre témoigne de l’enracinement bimillénaire d’une communauté chrétienne à Vienne- (© Pierre Nouvelle).

Devenu musée lapidaire en 1872, cet édifice conserve un très vaste patrimoine archéologique gallo-romain, et quelques reliques religieuses. De véritables trésors, pour le moins laissés à l’abandon.

Pas de mise en lumière correcte, des cartels de présentation ridicules, on est loin de la qualité du musée gallo-romain situé sur Saint-Romain-en-Gal, à quelques centaines de mètres de là… Pourquoi un tel abandon ?

Fort de très nombreux vestiges gallo-romains, l’église saint-Pierre tient plus d’une caverne d’Ali-Baba que d’un musée lapidaire digne de ce nom (© Pierre Nouvelle).

Art contemporain et chapelle romane

L’architecture romane de la chapelle Saint-Pancrace a offert un bel espace à l’association Les Amis des arts pour déployer le travail artistique d’Yves Olry (© Pierre Nouvelle).

L’hommage mérité à Yves Olry

A Givors, la tonalité est toute autre ! La chapelle romane du 12e siècle a été rénovée, et depuis de nombreuses années s’y tiennent des expositions d’art contemporain. C’est le cas jusqu’au 17 octobre 2021 avec une large présentation d’œuvres du plasticien Yves Olry.

Quatre lieux culturels de Givors et Grigny (Rhône) offrent un large regard sur les œuvres multiformes du plasticien Yves Olry (© Pierre Nouvelle).

Le typographe devenu imprimeur, puis affichiste, graphiste, peintre et éditeur, Yves Olry a déployé son activité plasticienne entre Givors et Grigny (Rhône) avant de se retirer dans les Pyrénées orientales, terre d’accueil de nombreux artistes.

Une centaine de tableaux, affiches, livres sont présentées ici au public. C’est l’association Les Amis des arts, dont il a été membre pendant trois décennies et qu’il a présidé durant dix ans, qui lui rend hommage. Christian Massault, un des responsables de cette association présente cette exposition et celui qui en est le centre, disparu prématurément au printemps 2020.

L’œuvre multiforme d’Yves Olry et son action artistique aussi dense de ce plasticien méritait bien que plusieurs institutions culturelles reviennent sur son parcours.

Au fil d’un cheminement personnel, jusqu’à fin octobre, on pourra apprécier en divers lieux les travaux d’Yves Olry (© Pierre Nouvelle).

En plus de l’église Saint-Pancrace à Givors jusqu’au 17 octobre 2021, la Médiathèque Max-Paul Fouchet, toujours dans cette même ville rhodanienne, exposera des gravures du 2 au 30 octobre.

Et dans la cité voisine de Grigny (Rhône), après la cité d’artistes, le SCOF, où avaient lieu deux portes ouvertes les 11-12 et 18-19 septembre, à la Médiathèque Léo Ferré se déploieront des cabinets de curiosité toujours autour de la démarche artistique d’Yves Olry.

(à suivre)

Notre prochain article :

Deux concerts dans les lieux religieux : à Vourles (Rhône) le 19 septembre 2021, et dans la chapelle romane de Chandieu les 2-3 octobre avec un concert classique et un hommage à Astor Piazzolla.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *