1er mai 2019 à Lyon (4) : Gilets jaunes en nombre et déterminés

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Reportage de François Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272

Le quotidien lyonnais Le Progrès a choisi de titrer sur les violences pour évoquer la manifestationn syndicale lyonnaise pourtant marginales ( © DR Le Progrès ).

Le quotidien lyonnais Le Progrès a choisi de titrer sur les violences pour évoquer la manifestation syndicale lyonnaise pourtant marginales ( © DR Le Progrès ).

Alors que se prépare le 25e samedi de manifestation des Gilets jaunes, et après les incidents parisiens de ce week-end, il est intéressant de constater ce qui s’est passé en région. A Lyon, par exemple, où mis à part quelques escarmouches lors de l’arrivée du défilé syndical CGT-FSU-Solidaires-CNT, la manifestation fut joyeuse, familiale et revendicative. Les Gilets jaunes étaient nombreux, majoritaires en tête de cortège et au fil de cette fête des travailleurs, y compris dans les rangs syndicaux, où les maillots rouges, verts et jaunes se mêlaient étroitement. Reportage dans les rangs, avec échos sonores et visuels et entretiens avec des participants.

Les Gilets jaunes aux avant-postes

11 heures, place Jean Macé à Lyon, en ce 1er mai 2019. Après une discussion serrée entre responsables CGT, organisateurs de cette manifestation, et gilets jaunes, le défilé peut s’ébranler. Les forces de police sont très présentes en aval et en amont des manifestants.

Des motards en leur sein, les Gilets jaunes ont obtenu d’occuper la tête du cortège. Ils évoluent au milieu de personnes, souvent très jeunes sans signe distinctif, ou pour d’autres porteurs de vêtements noirs.

Saint-Clair-du-Rhône : des Gilets jaunes expérimentaux

A quelques pas de policiers et gendarmes qui barrent le prolongement de l’avenue Jean Jaurès et de la préfecture voisine, Daniel est là, toute comme la banderole portée par des gilets jaunes de Saint-Clair-du-Rhône.

Dans cette partie iséroise de la vallée de la chimie, la résistance en jaune persiste depuis le 17 novembre. ici, par deux reprises a été mis en œuvre le Référendum d’initiative citoyenne (Ric). Aussi, depuis deux mois, ces personnes qui font l’apprentissage de la militance et de l’engagement sont sollicités en différents points de l’Hexagone pour expliquer leur démarche. Daniel raconte.

Étudiants, futurs historiens et Gilets jaunes

On le sait, la mouvance des Gilets jaunes est extrêmement diverse et plurielle. Il y a là des salarié.e.s et des retraité.e.s, des artisans et des chômeur-euses, des militant.e.s expérimenté.e.s et des novices dans l’action.

C’est le cas de deux ami : Mathieu et Nicolas. Tous deux, ils étudient l’histoire, l’un à l’Université Lyon 2 Louis Lumière, l’autre à Lyon 3-Jean Moulin. Originaires de deux milieux sociaux différents, ils se sentent bien au milieu des Gilets jaunes. Ils s’expliquent.

Cité gallo-romaine et camp fortifié

A Vienne (Isère),en après-midi du 1er mai, une centaine de personnes a défilé das les rues de Vienne. Les syndicalistes avaient déserté le pavé, préférant comme l’Union locale CGT, organiser une brocante dans le cadre de l’Espace Saint-Germain.

A défaut d'un cortège syndical ou politique, ce sont les Gilets jaunes qui ont défilé à Vienne ( © DR/ Le Dauphiné libéré).

A défaut d’un cortège syndical ou politique, ce sont les Gilets jaunes qui ont défilé à Vienne ( © DR/ Le Dauphiné libéré).

Pour sa part, le camp mis en place à Malissol en janvier après l’évacuation du rond-point de l’Isle, s’est fortifié, comme le village gaulois d’Astérix. Il comporte aujourd’hui un bureau d’accueil, et puis à la place d’un chapiteau qui a failli s’envoler, une très longue pièce avec salon, bibliothèque, cuisine et grande table pour les repas collectifs…

Entre l quartier de l'Isle et celui de Malissol, depuis six mois, les Gilets jaunes tiennent un rond-point de Vienne ( © Pierre Nouvelle ).

Entre le quartier de l’Isle et celui de Malissol, depuis six mois, les Gilets jaunes tiennent un rond-point de Vienne ( © Pierre Nouvelle ).

Une quinzaine de personnes continuent de s’y relayer, mais devront vraisemblablement lever le camp. Le propriétaire qui les a accueillis souhaite en effet leur départ.

Ce samedi après-midi 4 mai, ils étaient une dizaine, là, autour d’un poêle, alors que dehors la tempête se levait. Jean-Yves et René témoignaient de l’amitié qui s’est développée entre les Gilets jaunes qui montent au camp, certains se contentant de l’assemblée hebdomadaire à la Maison des associations de l’Espace Saint-Germain.

"Ne rien lâcher", c'est le leitmotiv qui persiste parmi les occupants de rond-point ( © Pierre Nouvelle ).

« Ne rien lâcher », c’est le leitmotiv qui persiste parmi les occupants de rond-point ( © Pierre Nouvelle ).

 » Beaucoup d’entre nous vivions isolés. le camp a développé la fraternité «  ,soulignait Jean-Yves. pour ce salarié qui travaille en intérim, comme d’autres, tenir le camp le jour et la nuit est astreignant, et il faut jongler entre le travail, la famille et le militantisme Gilets jaunes.

(à suivre)

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