Mozart : le 25e hommage de Saoû

Posté le par dans Coup de coeur

Par François Dalla-Riva

De Saoû à Aix, la Provence célébre chaque année Mozart (© Pierre Nouvelle).

De Saoû à Aix, la Provence célèbre chaque année Mozart (© Pierre Nouvelle).

Quand on évoque Mozart, il y a les lieux dont les spécialistes parlent. Salzbourg bien sûr, Aix-en-Provence et son festival d’art lyrique, et les nombreuses salles viennoises qui, l’été venu, appâtent les touristes… Et puis ceux, qui, pas à pas, travaillent l’opinion par une patiente diffusion qui s’élargit au fil des ans. Saoû chante Mozart est un des fleurons de ce vivier réduit. De ce petit village de la Drôme est partie en 1989 l’initiative d’Henry Fuoc, un de nos confrères journalistes qui a longtemps excellé sur la radio RMC. Pour cette 25e édition, c’est Mozart,  » homme de son temps «  qui est privilégié. Plongée à Crest en l’église Saint-Sauveur, puis à Tain-l’Hermitage dans la salle Charles Trenet, au début d’un festival qui s’étend jusqu’au 22 juillet.

Hervé Chiflet, directeur technique, et Henry Fuoc, président d'honneur et fondateur, deux passionnés de Mozart (© Pierre Nouvelle).

Hervé Chiflet, directeur technique, et Henry Fuoc, président d’honneur et fondateur, deux passionnés de Mozart (© Pierre Nouvelle).

Le festival Saoû chante Mozart fête son 25e anniversaire. Cette manifestation musicale, unique en France, est le fruit d’une intuition géniale, celle d’un de nos confrères, Henry Fuoc. Cet ex-journaliste de RMC et responsable de la station de Lyon de cette radio nationale, mais aussi maire d’une petite commune drômoise, voue depuis toujours une passion pour le grand compositeur viennois. Au fil des ans, ce festival a acquis une notoriété et a étendu son action sur le département de la Drôme.

Pour l’édition 2014, 25 manifestations se dérouleront dans onze communes, rassemblant plusieurs milliers de passionnés de musique. Des orchestres, chanteurs lyriques et musiciens de renom prêteront leur concours à ce ruban de fête qui mise sur la simplicité et la convivialité. Jeudi 3 juillet avait lieu en l’église Saint-Sauveur de Crest une soirée où l’Orchestre de chambre de Paris dirigé par Philippe Bernold a uni ses talents avec la virtuosité de la pianiste Marie-Josèphe Jude. Vingt ans après les premiers pas effectués dans la forêt de Saoû, Henry Fuoc dresse le bilan du parcours effectué et détaille sa passion pour Wolfang Amadeus Mozart devant la caméra de Jean-François Cullafroz.

Depuis le premier festival en 1989, Philippe Bernold, flûtiste a apporté son concours à cette initiative. Depuis Colmar où il est né, ce musicien devenu chef d’orchestre a effectué un beau parcours. Premier prix de flûte au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, il fut première flûte solo de l’orchestre de l’Opéra national de Lyon. C’est là qu’il rencontre Henry Fuoc et l’amateur éclairé de musique Hervé Chiflet, et s’embarque dans l’aventure de Saoû chante Mozart. Depuis, il prodigue ses conseils éclairés en tant que directeur artistique. C’est encore à Lyon que, quelques années plus tard, Philippe Bernold reprend la direction d’orchestre. Lors de la seconde soirée du festival 2014 à Crest, il a naturellement dirigé l’Orchestre de chambre de Paris.

Au second jour du 25e festival Saoû chante Mozart, l'église de Crest a accueilli Philippe Bernold et l'orchestre de chambre de paris et la pianiste virtuose Marie-Josèphe Jude (© Pierre Nouvelle).

Au second jour du 25e festival Saoû chante Mozart, l’église de Crest a accueilli Philippe Bernold et l’orchestre de chambre de paris et la pianiste virtuose Marie-Josèphe Jude (© Pierre Nouvelle).

A cette occasion, il est revenu avec passion sur son attachement au festival Saoû chante Mozart. Il évoque aussi la personnalité du grand compositeur que fut Wolfang Amadeus Mozart, situé entre Jean-Sébastien Bach et les musiciens romantiques.

Si Mozart a mis particulièrement en valeur les cordes, tous les instruments de l’orchestre ont eu la part belle au fil de ses œuvres.

Mozart a rendu hommage à tous les instruments, comme ici les timbales tenues par Nathalie Geujon-Gantiez (© Pierre Nouvelle).

Mozart a rendu hommage à tous les instruments, comme ici les timbales tenues par Nathalie Geujon-Gantiez (© Pierre Nouvelle).

C’est le cas, par exemple des percussions. Après une formation de violoniste, Nathalie Geujon-Gantiez est timbalier solo au sein de l’Orchestre de chambre de Paris depuis plus de dix ans. Dans le répertoire mozartien, les symphonies ont sa faveur. Au terme de la soirée musicale du 3 juillet  en l’église Saint-Sauveur de Crest, elle explique comment le grand compositeur a su jeter de la lumière sur tous. Propos recueillis par Jean-François Cullafroz.

Des artistes de renom en toute simplicité

Depuis 1989, grâce au trio qui forme la direction artistique du festival, Saoû chante Mozart a acquis les faveurs de nombreux musiciens, chanteurs lyriques et chefs d’orchestre de renom. Tous ont accepté de venir se produire en toute simplicité dans ce département du Midi de la France. C’est encore le cas en 2014 avec Hugo Peraldo et son épouse Heather Newhouse Peraldo. Vendredi 4 juillet, à Tain-l’Hermitage, ils ont interprété les airs de Pamino et Pamina, les rôles-titres de Mozart, La Flûte enchantée, un des opéras de Mozart.

François Sauzeau avait réuni autour de lui des musiciens lyonnais qui ont soutenu Hugo et Heather-Newhouse Peraldo dans leurs airs d'opéra (© Pierre Nouvelle).

François Sauzeau avait réuni autour de lui des musiciens lyonnais qui ont soutenu Hugo et Heather-Newhouse Peraldo dans leurs airs d’opéra (© Pierre Nouvelle).

En compagnie de la « Colonne d’harmonie » dirigée par le clarinettiste François Sauzeau, leur prestation faisait suite à une conférence de Bernard de Bosson autour de la personnalité de Mozart. Mozart, « homme de son temps », chrétien authentique et frère franc-maçon, membre de la loge viennoise La Bienfaisance.

Pour Bernard de Bosson, "Mozart n'a été franc-maçon que sept ans et pourtant toutes ses oeuvres sont empreintes d'une profonde spiritualité" (© Pierre Nouvelle).

Pour Bernard de Bosson, « Mozart n’a été franc-maçon que sept ans et pourtant toutes ses oeuvres sont empreintes d’une profonde spiritualité » (© Pierre Nouvelle).

Originaire du Saskatchewan, Heather Newhouse Peraldo  développe en France une belle carrière de chanteuse lyrique depuis son arrivée au Conservatoire supérieur national de musique et de danse de Lyon.   Membre du Studio de l’Opéra de Lyon, cette soprano s’y est produit dans Parsifal, L’enfant et les sortilèges. Mozart ne lui est pas étranger puisqu’on a pu l’entendre dans le Requiem et l’Exultate Jubilate. Habituée d’un large répertoire qui s’étend de Marc-Antoine Charpentier à Benjamin Britten, elle livre son approche de La Flûte enchantée qu’elle a interprétée à plusieurs reprises.

Pour sa part, son mari, Hugo Peraldo, natif de Lyon, fait depuis plusieurs années les beaux jours du Concert de l’Hostel Dieu, un ensemble lyonnais qui allie chœur de chambre, solistes et musiciens spécialistes d’instruments anciens. Le répertoire de ce ténor est très vaste et son parcours s’y approfondit au fil des années débutées au sein de la Maîtrise de la Loire, la classe de Pierre Cao à Dijon, au sein de l’Opéra de Lyon a dirigé le chœur du Cantrel, issu du mouvement choral international A Cœur Joie, et excelle aussi en chef d’orchestre qui n’hésite pas à se produire devant les public les plus diversifiés comme celui des personnes âgées des maisons de retraite.

Un feu d’artifice musical

La seconde semaine du festival Saoû chante Mozart se terminera par un feu d’artifice qui dépassera le strict cadre de la fête nationale. Pas moins de treize rendez-vous seront proposés entre le 12 et le 14 juillet à Saoû, avec concerts, conférences, exposition, messe, lecture de lettres de Mozart par la comédienne Emmanuelle Béart, et projection de film autour de Don Giovanni.

Le 22 juillet sonnera la clôture avec le Concert de l’Hostel Dieu. Placé sous la direction de son chef, Franck-Emmanuel Comte qui dirigera quatre solistes, cet ensemble fera partager toute la profondeur de la Grande Messe en ut mineur du compositeur autrichien. Un moment assurément à ne pas manquer !

Hors des sentiers battus, le festival Saoû chante Mozart revisite chaque année une des facettes du génial compositeur viennois (© Pierre Nouvelle).

Hors des sentiers battus, le festival Saoû chante Mozart revisite chaque année une des facettes du génial compositeur viennois (© Pierre Nouvelle).

 Renseignements-réservations : 04 75 76 02 02 et www.saouchantemozart.com

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